LE PETIT AHMED
L'Union des Musulmans des Alpes Maritimes tient à exprimer ses interrogations et sa vive inquiétude quant à l'affaire dite du "petit Ahmed".
Nous nous interrogeons sur le rôle de l'établissement scolaire, sur l'épuisement effectif de tous les moyens à son actif pour résoudre un problème de sa compétence. Il nous apparaît, chaque jour apportant son lot d'éléments nouveaux et contradictoires, que la décision de porter ce cas devant la justice a été précipitée. Il nous semble dommage et dommageable que dans l'hypothèse d'une école dépassée, celle-ci n'ait pu chercher ou obtenir de l'aide pour régler le problème en son sein, des réseaux en ce sens existent pourtant.
Nous sommes par ailleurs inquiets de la multiplication d'affaires similaires sur le territoire national, notre jeune "Ahmed" étant pour l'heure le plus jeune protagoniste. Les conséquences sur ce dernier nous préoccupent au plus haut point mais aussi sur toute une jeunesse.
Dans l'emballement médiatique que nous déplorons, le risque d'amalgames, d'identifications et de récupérations est palpable. La gravité du contexte que nous vivons ne doit pas occulter la complexité des problèmes, la singularité des individus ou les limites de la réponse de nos institutions.
Nous opposons à l'hystérie collective qui nous guette, le dialogue, le discernement et la sérénité. C'est aujourd'hui faire acte de courage que de revendiquer et faire vivre ces valeurs plutôt que de céder à la tentation autoritaire.
L'Union des Musulmans des Alpes Maritimes fait le vœu que l'intérêt supérieur de l'enfant et la famille primeront dans le règlement de cette affaire.
A Nice, Le 29 Janvier 2015
Union des Musulmans des Alpes Maritimes